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[09.02.2013] LE GRAND MECHANT BEAT 7 @ GLAZART

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il y a 11 ans 10 mois #43971 par JanineVodka
Le Grand Méchant Beat ayant jumpé tout l’été, se trouva fort dépourvu quand l’hiver fut venu.
Dehors dans le froid à se les cailler, il se demandait bien ce qu’il allait glander. Après toutes ses frasques de l’année, il commençait à être vraiment grillé et tout le monde l’esquivait…
Les gentils petits beats avaient bien travaillé et leurs dancefloors étaient bien agencés pour pouvoir teuffer au chaud, sans se les geler. Le Grand Méchant Beat se dit, « je vais tout de même tenter » et prit ses yeux de Chat Potté : « Steuplé laisse-moi entrer, tu vois bien que je suis en train de me les cailler, j’ai mixé tout l’été et je suis pas assez habillé »…
Malheureusement rien n’y fait : « T’avais qu’à y penser au lieu de jumper tout l’été sur tes beats endiablés. Tu as mixé ? Et bien maintenant tu n’as qu’à danser pour te réchauffer ». Et le voici à nouveau devant une porte fermée. Cette fois c’était cuit : il avait tout essayé…
Pourtant dans le brouillard de son esprit, il se souvint qu’un endroit existait pour les énergumènes comme lui. Il semblerait même que, l’année passée, plus de 30 Djs énervés et plus de 3000 personnes envoûtées s’y soient rassemblés. Le Grand Méchant Beat apercevait une lueur d’espoir ….
La quête du lieudit, appelé Glazart, débuta donc pour lui. Et il devait absolument y arriver avant le 09 février, car, à cette date, la prochaine cérémonie devait s’y dérouler.

Et quelle cérémonie ! Le Grand Méchant Beat lui-même n’en revint pas quand il entendit la liste du beau monde attendu.

UNEXIST , l’Italien le plus énervé, sans concession ni trompette, ce producteur poids lourd de la scène Hardcore sera au Grand Méchant Beat pour l’un de ses rares passages à Paris ces dernières années.
Pour la première fois (seul) en France, SATRONICA , figure du hardcore américain, chanteur à la voix unique qui a marqué de nombreux tubes hardcore ces dernières années avec notamment FUCK THE SYSTEM qu’il a composé avec son compère Unexist. Préparez vous pour une performance unique à Paris !
À leurs côtés, THRASHER , l’un des cerveaux précurseur de l’explosion de la hardcore drum and bass et du crossbreed, boss du label PRSPCT qui ne cesse d’étonner et l’un des grands découvreurs de talents de ces dernières années. Préparez-vous à entendre du gros dubplate !
Le hardcore français ne sera pas en reste puisque nous accueillerons le live ART IS ANAL, duo historique de la scène française composé de ARMAGUET NAD et FIST OF FURY qui ont marqué les générations hardcore françaises et internationales depuis plus de 15 ans.
L’autre live français de la soirée : ETREE , producteur depuis plus de 10 ans qui a sorti un album l’année passée sur le mythique label de LennyD, Industrial Strength et également un des fondateur de Party Uniq. Et pour pimenter encore plus tout ça, le duo maléfique FRED MATO vs AK47 fait son retour sur 4 platines !

Alors, soit on reste au chaud devant sa TV avec un petit cacao, soit on vient au Grand Méchant Beat se faire dévorer une nouvelle fois le cerveau par les oreilles?

RDV le 09 Février 2013 à partir de 00h à Glazart !

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il y a 11 ans 10 mois #43988 par JanineVodka
Hello, pour le retour des interviews du Grand Méchant Beat , Satronica nous fait l'honneur de répondre à nos questions et a même préparé un mix exclusif pour le 1er Podcast Le Grand Méchant Beat . Enjoy :)

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Salut Matt, tu joueras pour la première fois à Paris. Les gens ici te connaissent sûrement plus par la voix que de visu. Dis nous en un peu plus sur toi. Comment en es-tu arrivé au hardcore, étant de New York, la ville qui n’est pas reconnue comme LA ville pour le hardcore? Quelles sont tes autres influences musicales ? As-tu vécu la période raves de NYC, etc... ?

Salut ! Je n’étais pas tellement dans la techno et les raves au début des années 90 en fait, plus dans l’EBM/Industriel, ce genre de trucs. Mais j’ai été à l’école puis suis devenu coloc’ avec le frère d’Oliver Chesler. Oliver, si vous vous souvenez, en plus d’être The Horrorist, fut un des tous premiers pionniers de la scène hardcore sous les noms de Temper Tantrum, certains des titres de Dj Skinhead mais également beaucoup d’autres pseudos sur les labels Industrial Strength et Mokum. J’ai joué dans beaucoup de groupes, et j’ai aussi été forcé par mes parents à jouer du piano depuis que je suis tout petit. Avec le temps je me suis mis au Djing et à faire des expériences avec des magnéto 4 pistes et des sons d’ordinateurs. Quand j’ai rencontré Oliver par le biais de son frère, il m’a fait connaitre Industrial Strength et je suis immédiatement tombé amoureux des sons de Lenny Dee, Disciples Of Annihilation, Delta 9, etc… A partir de là je me suis mis aux sons allemands de Marc Acardipane, Miro et PCP records, les sons français qui venaient de Laurent Ho, Torgull, et Manu le Malin, les titres italiens de Lancinhouse et Jappo (Unexist) et certains des classiques les plus durs de hollande comme Alles Naar de Klote et ceux de Ruffneck, Neophyte etc…

Ça n’a pas pris beaucoup de temps avant que je commence à tourner live avec Olivier sous le nom de The Horrorist. J’ai rencontré beaucoup de gens formidables durant ces années : Unexist, Claudio Lancinhouse, Randy, Nordcore, Marc Acardipane, Manu, Miro, Smurf, Scott Brown, Neophyte et beaucoup d’autres. Je suis aussi devenu ami avec Lenny Dee. Lenny et Oliver m’ont beaucoup aidé pour mes premières productions et Lenny, m’a particulièrement aidé à améliorer ma technique de DJ.

Il y avait en fait quelques labels hardcore durant cette période à New York. Ma première sortie fut sur Black Monolith, un label plus orienté Doom, et ma seconde fut sur Apocalypse Recordings, plus connu pour son speedcore. Finalement, après quelques années d’efforts, il m’a été possible de sortir sur ISR et le reste, comme on dit, fait parti de l’histoire.

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Tu ajoutes des voix sur presque tous tes titres. La voix semble être partie prenante de la musique électronique pour toi. Est-ce pour ajouter un message supplémentaire à la musique ? Ou simplement parce qu’avec ta voix tu peux avoir tous les samples que tu veux ?

Bon, quand tu vois mes influences comme Oliver Chesler, Lenny Dee, DOA etc… tu remarqueras qu’ils utilisent tous des voix dans leurs titres. C’est sûrement la raison principale pour laquelle je le fais.

J’étais aussi, en grandissant, à fond dans le punk rock. J’aime le punk comme Propangandi, Crss, et même des trucs des Béruriers Noirs. Je crois que le monde peut devenir meilleur et ca que ca vaut le coup d’explorer ces idées. Je crois aussi en l’esthétique du DIY (Do It Yourself – fait le toi même – ndt). C’est pourquoi je pense que je peux apprendre à produire la musique par moi-même, je pense qu’il y a un vrai courant punk sous-jacent dans beaucoup de sous-genres du hardcore comme l’Industrial, le Crossbreed et le Breakcore. De nos jours les kids n’ont pas besoin d’acheter une guitare. Tout ce dont ils ont besoin c’est un ordinateur et ils peuvent alors créer un titre, un album entier sans l’aide de quiconque. C’est pas cool ça ?

Je pense que le coté DIY est ce pourquoi j’aime créer mes propres sons et que j’essaie et j'essaie de n'utiliser des samples très basiques que quand cela est nécessaire.. Cela m’a peut être rendu la tâche plus difficile pour atteindre le niveau qualitatif de production que je voulais avant de sortir mes morceaux, mais j’aime les challenges. C’est pas si facile de trouver des lyrics, puis les enregistrer, pour finalement arriver à les faire sonner juste dans un titre. La plupart des acapellas samplés ayant déjà été compressés, traités, et finalisés pour une utilisation professionnelle.

Quoi qu’il en soit, j’ai jamais été du genre à aimer le style qui consiste à juste faire répéter « hardcore » ou « dance ! » tout le long d’un morceau (sans manquer de respect à ceux qui le font), je voulais juste dire ce que j’avais envie et le dire à ma façon qui sonne le mieux possible, ou au moins échouer en ayant essayé.

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Tes messages sont plutôt subversifs. Penses-tu que la musique devrait-être utilisée pour faire passer ce genre de messages subversifs? Le hardcore est plutôt adapté pour ça car c’est un style de musique électronique assez peu conventionnel.

Aussi drôle que cela puisse paraître, je trouve que mon message est plutôt positif. C’est un déversement d’émotions face à l’absurdité de ce monde dans lequel nous vivons et un meli-melo de choses confuses avec lesquelles nous, humains, nous luttons chaque jour. C’est peut-être pour cela que certaines personnes y voient un message subversif : ils ne veulent pas voir en l’être humain la créature folle, bizarre, étrange qui est capable de soutenir dans sa tête des points de vues si opposés sans exploser. Tout ce qui est de ce monde est fait par l’homme. Les gouvernements, les systèmes financiers, les cultures, etc… La seule manière d’avancer c’est de continuer d’explorer des pistes pour essayer de rester sain dans ce contexte dans lequel nous évoluons. La musique et les paroles sont mes tentatives de donner du sens à cette folie et le hardcore est génial pour ça. J’aime son énergie et fuck toutes pseudo attitudes hardcore et tous ses sous-genres.

Tu joues et produits différents styles de hardcore. Tu ne sembles pas t’attacher à un genre. Est-ce que le « genre » est juste une connerie marketing et le hardcore une musique libre qui n’a pas besoin de « genre » pour exister ? T’en penses quoi ?

Oui et non. Je pense que les genres peuvent devenir une connerie marketing quand ce genre devient populaire mais je pense aussi que les gens ont besoin de pouvoir catégoriser les choses pour leur donner du sens. Alors je n’ai rien contre, c’est aussi vraiment difficile pour moi de faire un titre qui ressemble à quelque chose, je suis juste content lorsque cela est écoutable. Alors je ne peux pas dire que je vais faire un genre en particulier car je suis juste satisfait lorsque ma chanson finit par être ok. Bien sûr je suis plus attiré par les sons industriels un peu crades, alors mes titres contiennent souvent ce genre d’éléments mais j’aime aussi créer des lignes de basses et des mélodies et essayer de les faire entrer dans mon titre. Je pense également qu’il est important de visualiser le public lorsqu’on créé un morceau de musique. Je cherche aussi souvent à créer des morceaux qui, selon moi, manquent dans mon set Dj.

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Tu vis de ta musique ? Si oui, qu’est-ce que cela implique ? A quoi ressemble la vie d’un artiste hardcore de New York ?

J’ai un boulot. J’aime Brooklyn. Et je fais de la musique parce que c’est un moyen génial de m’exprimer et de rencontrer des gens incroyables partout dans le monde. Je ne sais pas si j’aimerais vivre seulement de ma musique, ca perdrait de sa magie.

Et le cadeau Bonux, un mix exclusif "This is OUR music... so fuck YOUR music!" by Satronica pour le tout premier Le Grand Méchant Beat PODCAST :)

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il y a 11 ans 10 mois #43996 par JanineVodka
Hello, pour cette seconde interview, nous avons le plaisir de recueillir les propos de quelqu'un qui fait partie de Party Uniq : Etree . Il compose des tracks depuis plus de dix ans déjà et a créé un album aux ambiances dark et puissantes: The X Tape , sorti sur le mythique label Industrial Strength . Enjoy! :)

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Salut Etree , tu es présent sur la scène française depuis plus de 10 ans à travers tes compositions, tes lives et l’organisation de soirées (notamment avec Party Uniq ). Raconte-nous un peu ton parcours et ce qui t’a amené à rejoindre le côté obscur de la force ?

Pour faire simple et rapide : j’ai été accroché par un morceau de trance goa, j’ai fouiné dans les clubs de Londres pour découvrir la Drum & Bass, j’ai suivi l’univers des free parties, j’ai acheté un atari 520ST, un synthé et sampler, en 1998, je sors un premier titre sous le nom de Psion sur un white label avec Jean Marc F. (souvenirs souvenirs…), je découvre « Napalm » et je passe du côté obscur de la force, je cofonde Bagheera en 2001, puis Party Uniq en 2005 pour réaliser de belles et puissantes soirées Hardcore à en France et à l'étranger et passer à la vitesse supérieure en terme de moyens et d’ambitions.
Durant tout ce temps, j’ai sorti des tracks sur différents labels et j’ai joué mon Live dans quelques soirées mais le plus gros de mon énergie est passé dans les presque 100 soirées que j’ai co-organisées avec mes acolytes. Pourquoi, le hardcore ? Parce que c’est bon ! Non ?

Tu as récemment sorti un album sur Industrial Strength (excusez-nous du peu). Comment cela s’est-il fait? N’est-ce pas la reconnaissance ultime pour un artiste hardcore ?

Etant à l’étranger pendant quelques temps, donc loin des organisations de soirées, je me suis concentré sur la composition dans un même état d’esprit, ce qui a donné des tracks relativement cohérents. Ensuite, j’ai tout simplement envoyé une démo à Lenny Dee qui m’a dit qu’il aimait et qu’il voulait sortir tous les morceaux à travers un album. Je n’ai procédé à aucun rite vaudou pour obtenir cette sortie, promis ! Je ne crois pas que ce soit la reconnaissance ultime pour un artiste hardcore de sortir sur ISR car dans cette scène, rien n’est ultime : tu es vite oublié. Cela est encore plus vrai avec le numérique et le déferlement de sorties. Il faut de la constance et du travail. Si tu lâches, une année ou deux, tu repars presque à zéro. Je dirai plutôt que, sortir sur ISR, c’est une responsabilité, comme le permis de conduire, et ça n’empêche pas de se planter !

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Vous pouvez écouter et télécharger tout ou partie de l’album sur Juno Downloads

Les techniques de composition ont pas mal évolué depuis des années. Comment fais-tu pour rester à jour ? D’où te vient ton inspiration ? Quelles sont tes influences ?

Oui, les techniques ont évolué mais les attentes du public sont toujours les mêmes : la nouveauté et la puissance. En matière de hardcore, la notion de puissance est primordiale. Je ne parle pas de volume, de gros kicks ou de vitesse mais de la puissance émotionnelle. Si tu restes sur cette ligne et que tu te remets en question constamment, tu restes à jour. Sinon, tu photocopies des morceaux dont tu changes la couleur. L’inspiration vient aisément si tu abandonnes un peu ton matos pour sortir, voir/écouter/lire d’autres artistes (tous styles, toutes disciplines). A travailler tout seul face à un ordi, tu t’enfermes vite dans ton monde et si rien d’autre que ta musique te fait vibrer, t’es dead artistiquement. Pour ma part, je lis beaucoup et j’écoute de nombreux styles de musiques : à côté des disques de The Horrorist, Alec Empire et de PCP, il y a Charles Mingus, Surgeon, Ali Farka Touré, The Damned, Soom-T, Traversable Wormhole (Adam-X), Ebo Taylor, Ministry…

Tu as aussi organisé pas mal de soirées au Gibus au début des années 2000 et plus récemment avec le collectif Party Uniq. À quoi ressemble la scène française pour toi et comment a t’elle évolué ces dernières années ?

Question difficile… Nous pourrions en débattre pendant des heures. Quand j’ai commencé, la scène était petite… elle l’est encore plus aujourd’hui ! Entre temps, il y a eu un bouillonnement et une effervescence qui a permis à des belles soirées de voir le jour un peu partout en France et à quelques artistes de sortir du lot. Le soufflet est retombé et on compte sur les doigts de la main les quelques survivors de l’organisation de soirée et les quelques djs français tournant encore régulièrement… Cela pose un gros souci sur le développement à terme de la scène française car, sans soirée, il n’y a ni espace d’expression pour les artistes, ni création de vocation : le Hardcore n’est pas une musique de chambre !

Musicalement, après la grosse vague Frenchcore, les artistes français semblent chercher un nouveau souffle. Depuis quelques années, ça part un peu dans tous les sens (pour le meilleur et pour le pire) mais je suis assez confiant sur la capacité de la scène française à se recréer et à se soustraire des clivages stylistiques.

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Tu vas jouer un live le 09 Février. Quelle préparation cela implique pour toi ? Quel est selon toi la recette d’un live bien réussi ?

Un live, ça se prépare, c’est sûr. Je répète chez moi pour être le plus familier possible avec mes séquences, mes sons, mes outils. Un live réussi, c’est le plus d’improvisation possible tout en gardant le public hot hot hot. Tu peux pas jouer un live en enchaînant tes morceaux les uns à la suite des autres : c’est ridicule ! Le public veut que tu mouilles ta chemise. C’est comme en jazz, il faut réinterpréter sans cesse ta musique. Les musiques électroniques ont encore tout à apprendre en matière de performance live…

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il y a 11 ans 9 mois #44016 par JanineVodka
Hello :) L'interview de cette fin de semaine est celle de Thrasher , boss du label PRSPCT qui nous sert depuis quelques années le meilleur de la « hardcore drum & bass » comme il dit.

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Salut ! Ce sera ta première performance à Paris. Tu es le boss du label PRSPCT, DJ, producteur, promoteur, etc… Quel est ton background ? Qu’est-ce qui t’a amené à la drum and bass et à la musique dure ?

J’ai commencé à jouer dans des groupes punk & hardcore quand j’avais 13/14 ans. J’ai enregistré quelques disques et tourné dans une bonne partie du monde durant mes plus jeunes années. Le rock tient toujours une place importante dans ma vie, c’est ce que j’aime, mais après 10 ans j’avais sérieusement besoin de quelque chose de nouveau. La drum & bass et le hardcore sont deux styles de musiques électroniques que j’ai toujours aimés mais sur lesquels je ne m’étais jamais concentré. Et quand j’ai finalement commencé à explorer ces styles, j’ai été conquis et j’ai su que je voulais faire quelque chose dans les musiques électroniques. À l’époque il y avait beaucoup d’événements drum & bass en Hollande mais le côté dur de cette musique n’était pas du tout représenté. Je gérais la programmation d’un des principaux lieux à Rotterdam et j’ai décidé d’organiser mes propres soirées en me concentrant sur la hard drum & bass. C’est comme cela que PRSPCT et ma carrière de DJ (et ensuite producteur) en tant que Thrasher sont nés. Après quelques années à organiser mes soirées, j’ai décidé de lancer le label PRSPCT dans le même esprit que les soirées. La plupart des artistes qui sortaient sur le label n’étaient pas bien représentés à l’époque alors après quelques temps, cela m’a paru logique de lancer l’agence de booking PRSPCT. Aujourd’hui PRSPCT est le label hard drum & bass qui vend le mieux à travers le monde avec 4 sous labels : PRSPCT LTD, PRSPCT XTRM, PRSPCT Sub & PRSPCT RVLT. C’est aussi une des agences les plus importantes avec des artistes comme The Panacea, Limewax, Counterstrike, DJ Hidden, Bong Ra etc… Les soirées PRSPCT Label Night ont lieu aux 4 coins de l’Europe et la liste continue… C’est mon job à temps plein la semaine en plus de jouer aux quatre coins de l’Europe les week-ends.

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Comme dit, tu gères le label PRSPCT qui a été l’un des points de départ de l’explosion de la hard drum and bass, du dubstep dur et de ce que les gens appellent le crossbreed. Est-ce que tout cela était planifié ou est-ce juste le résultat de “fais ton propre truc” + “pure passion”

Rien n’était planifié mais il y avait clairement une vision.

Dès le début de PRSPCT, j’ai senti le besoin de casser les barrières entre les genres et me concentrer sur la bonne musique électronique dure comme un tout. Étant de Rotterdam (où le gabber a été inventé), il était naturel pour moi de mélanger la drum & bass et le hardcore dans mes sets. Eye-D & DJ Hidden (aka The Outside Agency) partageaient aussi cette passion par exemple, donc je pense que c’est comme cela que PRSPCT Hardcore Drum & Bass est né. Je préfère utiliser ce terme plutôt que crossbreed. Ça sonne juste mieux ;-). Il faut se rappeler que c’était il y a 8 ou 9 ans. À l’époque c’était nouveau pour quasiment tout le monde et ces styles / subcultures étaient deux mondes bien différents pour la plupart. Aux soirées PRSPCT XL nous programmions des salles hardcore, breakcore et dubstep dès le départ en mélangeant ces styles, faisant ainsi découvrir au public et aux artistes ces différents styles. Ça a vraiment marché. Ça nous a pris du temps, mais après des années à pousser ce son, c’est vraiment devenu quelque chose de gros ces dernières années. Le dur labeur commence à payer ;-).

L’environnement PRSPCT ce n’est pas uniquement de la musique, c’est aussi des visuels dark, très proches de ceux du métal. Dis-nous en plus sur l’état d’esprit PRSPCT.

Comme je l’ai expliqué plus haut, mes racines viennent du rock punk et hardcore. Ces genres ont toujours été plus que juste de la musique pour moi. J’ai toujours senti le besoin d’apporter une partie de cela dans PRSPCT. Cela peut être par les visuels, l’artwork des sorties ou simplement tout l’esprit DIY et ne pas vendre l’âme de PPRSPCT pour faire quelques dollars de plus.

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Tu es DJ et Procucteur. Qu’est-ce qui est important pour toi dans un set DJ et dans une performance live ? The Panacea nous disait dans une précédente interview à propos des live acts "Le public regarde l’arrière d’un écran d’ordinateur ce qui est à peu près aussi excitant que de se masturber sur des formules mathématiques".

Pour moi la chose la plus importante est d’essayer de jouer mon meilleur set dans chaque soirée où je vais jouer. Envoyer les morceaux que j’aime et mettre le public dans la zone où je veux qu’il soit. Je joue toujours sur 3 platines à la fois et j’adore envoyer le plus de morceaux explosifs possible durant mon set. Plus c’est rapide, agressif et moins il y a de breaks, meilleur c’est. Non stop rave ! C’est une teuf non ?!!

Je pense que je suis plutôt d’accord avec ce que The Panacea a à dire à propos de cela dans certains cas. De nos jours, beaucoup de soi-disant “live laptop” sont chiants à mourir et je ne suis même pas d’accord pour qu’ils puissent utiliser le terme « live ». Il y a plein d’exceptions bien sûr, des gens qui envoient un vrai show live, que ce soit avec un laptop ou du hardware.

Tu vis en Hollande, LE pays pour la musique dure. Mais la concurrence semble être assez rude. Comment as-tu été accueilli par “le marché” et ça fait quoi de vivre de sa passion dans un pays orienté business ?

Pour être honnête, j’ai toujours pu agir hors des radars. PRSPCT est devenu grand car nous avons su rester petits et proches de ce en quoi nous croyons. Aucun journal n’écrit jamais sur PRSPCT en Hollande par exemple mais à l’international c’est quelque chose d’important pour beaucoup de monde. Les évènements XL à Rotterdam attirent plus de 3.000 personnes sans pour autant avoir des têtes d’affiches à 5000€. La plupart des têtes d’affiches sont des artistes PRSPCT. Je pense qu’au fil des années nous avons construit notre propre public dédié qui nous suit dans le monde entier pour nos événements et nos sorties.

De temps à autre, les grandes organisations commerciales essaient de faire un truc similaire à ce que nous faisons mais jusqu’à présent personne n’a réussi à faire quelque chose comme nous le faisons. Nous avons des scènes dans des festivals et tant que nous avons le contrôle total sur les line up, etc…, c’est OK.

Je ne suis pas riche mais le DJing, les labels, les évènements et l’agence me permettent de subvenir aux besoins de ma famille, alors je ne me plains vraiment pas.

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il y a 11 ans 9 mois #44020 par JanineVodka
Dernière ligne droite avant l’édition 7 du Grand Méchant Beat à Glazart. Et pour continuer la série d’interviews, Party Uniq vous propose cette fois une interview très exclusive d’Art Is Anal. C’est rare que l’on entende ces deux compères s’exprimer sur la scène française et le hardcore, pourtant sans eux, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. À notre gauche Fist of Fury, liveur des premières heures du hardcore dont les disques ont fait le tour du monde et qui est une référence dans le domaine du hardcore industriel. À notre droite, Armaguet Nad l’un des tous premiers organisateurs de soirées hardcore en France, l’un des proches amis de Liza N’Elias qui continue de porter son esprit et surtout DJ ravageur avec ses mixs à 3 platines. Les deux compères nous livrent ici leur vision de la scène française en 2013 et leurs envies pour cette musique qu’ils continuent d’aimer et de protéger depuis ces années. Enjoy ! :)

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Art Is Anal, vous avez vécu toutes les époques du hardcore en France depuis les premières raves sauvages du début des années 90 au néant quasi total des ces dernières années. Racontez-nous un peu votre histoire, vos souvenirs et surtout ce qui vous fait encore tenir à cette musique en 2012/2013 ?

Je crois qu'on peut dire que ça doit être justement parce qu'on est tombé dedans quand on était petits lol. C'est vrai qu'aujourd'hui ce n'est plus trop la scène française, vu le peu de motivation ambiante, qui nous fait nous accrocher... il y a toujours quelques bonnes volontés mais trop rares... de toutes façons on ne va pas se reconvertir au golf ou à la pétanque (« la pétanque faut voir » dixit Nadir....) à quoi bon se raccrocher à des souvenirs datant des dinosaures ou des cassettes à bande magnétique .... Wikipédia pour les moins de 18 ans.... Surtout que c'est pas vraiment parti pour un revival... on ne retrouvera plus l'esprit de certains évènements comme Mozinor, Le Bourget.... il faudrait déjà qu'il y ait un public qui se bouge!!!! (au moins jusque dans une salle et, peut-on rêver, même jusque chez un disquaire ou un site de vente en ligne !… et pourquoi pas, tiens, un site underground?????)

Nadir (Armaguet Nad), tu as organisé pas mal de soirées dans les années 1990 avec notamment les soirées Liza N’Elias et un autre DJ (Liza & Radium, Liza & Loftgroover, etc - je me souviens plus du nom). Comment c’était d’organiser une rave partie à cette époque ? Tu as encore envie d’en organiser aujourd’hui ? Tu trouves toujours l’esprit rave ?

C'était moins professionnel, pas de location de salles ou peu au grand jour, l'esprit était différent et l'objectif était naïvement de faire avancer cette musique en faisant découvrir de nouveaux artistes. Pour ce qui est d'en organiser aujourd'hui je te laisse continuer à le faire car au moins l'esprit est préservé. Pour l'esprit Rave, on en est loin... nous sommes tombés dans une" routine" du samedi soir pour remplacer la bonne vieille discothèque!!! Plus de gens déguisés, moins de contacts, sait-on encore s'amuser et faire la fête en France????

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Votre live intègre toujours des machines et vous êtes de l’école « hardware ». Quelle est votre vision sur l’évolution des techniques de compositions liées au nouveau matériel ? C’est plus facile de faire un track aujourd’hui qu’il y a 18 ans ?

Aujourd'hui c'est surtout un peu plus rapide et surtout c'est plus facile d'accéder à plein de nouveaux moyens de composition et de post production, en revanche la création reste toujours une histoire de sang et de sueur, voire de sexe!! mdr.

Vous avez sorti beaucoup de disques depuis toutes ces années. Vous avez encore des projets ? Comme tout le monde vous allez passer au digital ou alors vous êtes des éternels militants du vinyl ?

On a encore quelques projets en réserve mais c'est surtout les labels hardcore underground qui manquent!!! Et pour certains, les pauvres, un manque d'intérêt des gens pour le travail accompli en général qui plombe tout le système... Sans compter les stratégies musicales d'autres labels qui souhaitent inonder le marché de leurs daubes....
Il y aussi ce fameux problème du numérique, la question est très vaste, nous préférons laisser cette décision aux labels. Nous restons de toute façon des inconditionnels optimistes du vinyl.

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Comment voyez-vous la scène hardcore en France aujourd’hui ? Et à l’étranger ? Vous préférez les petites soirées françaises ou les gros festoches hollandais ? Si vous aviez un vœu à faire pour la scène française, ce serait quoi ?

On préfère surtout jouer dans une salle remplie avec un public curieux et joyeux quelle que soit sa taille, évidemment on ne va pas cracher sur des gros festivals. Pour le moment en France on en parle même plus... Notre vœu pour la scène française pour l'instant ce serait qu'elle existe réellement, à bon entendeur on est prêts à tout péter le samedi 9 à Glazart !!!!

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